Les organisations régionales africaines s’inscrivent pleinement dans les objectifs de développement durable (ODD) notamment en faisant une place significative à la biodiversité. En réponse, des institutions ont été mises en place et des normes et politiques adoptées face à la crise liée à la perte de biodiversité nette et à la lutte contre le changement climatique.
Ainsi, les principales institutions de financement des projets se sont adaptées à l’évolution récente des politiques environnementales. Par exemple, la BAD a, pour certains projets, exigé de réaliser des analyses environnementales, en se fondant sur des énoncés touchant des questions transversales.
Au sein de la CEEAC, depuis le Sommet de Rio en 1992, les questions environnementales ont été inscrites dans l’agenda de la communauté. Un bilan de 1992 à 2022 a pu être fait aux termes des diverses actions développées. De plus, le continent africain s’est joint au reste du monde pour lutter contre le changement climatique à travers un discours qui se traduit par des éléments discursifs. En outre, le développement des espaces économiques régionaux en Afrique est également lié à la protection du milieu marin, pour la plupart des États membres situés dans le Golfe de Guinée. Par conséquent, les organisations régionales de pêche jouent un rôle fondamental dans la conservation et la protection des ressources halieutiques et des écosystèmes marins, à l’instar de la Commission régionale des pêches du Golfe de Guinée.
En termes de pollution marine, la question de la responsabilité environnementale internationale des États reste peu développée en Afrique. Prenons l’exemple au Togo, en ce qui concerne la pollution des eaux marines béninoises par les usines de production de phosphates. Il s’agirait de pouvoir mettre en œuvre la responsabilité du Togo devant une juridiction internationale en vertu du traité du droit de la mer. Du point de vue de la lutte contre la désertification, un projet de Charte a été discuté dans l’Union du Maghreb, notamment pour la protection de l’environnement et le développement durable en tenant compte des accords de coopération.
Plusieurs contributions dans la rubrique VARIA accompagnent ce numéro spécial sur les organisations africaines de protection de l’environnement. Ainsi, l’agro-pêcherie dans le Logone et Chari a été développée afin de permettre une résilience aux changements climatiques, à partir d’un programme interrégional de la commission du bassin du lac Tchad (CBLT). Au Mali, les peuples autochtones se sont toujours battus afin de préserver leur environnement qui constitue une source de subsistance. Par ailleurs, les organisations de la jeunesse en Afrique sont confrontées à des défis et des problèmes du point de vue de la prise de conscience collective des questions environnementales car elles se concentrent davantage sur la sensibilisation sans entreprendre d’actions concrètes ayant un impact significatif sur l’environnement. Aussi, le droit à l’environnement échoue aussi en Afrique car les droits procéduraux ne sont pas toujours une réalité : l’accès au juge est fragile autant sur le plan national que régional africain.
Au-delà de nos préoccupations environnementales, nous abordons également les difficultés au niveau de la communauté internationale, pour traduire en justice des individus accusés d’avoir commis des crimes tels que génocides, crimes de guerre qui sont jugés par la CPI ; ici l’analyse porte sur l’incapacité de celle-ci à faire appliquer ses décisions de justice à l’égard du Président soudanais Omar Al Bashir.
In Revue Pluridisciplinaire Africaine de l’Environnement, Le rôle des organisations régionales africaines dans la protection de l’environnement, n°6, Août 2022, p. 7.
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Chancia TRÉMOUILLE IVALA
Juriste
Présidente Jeunesse Africaine pour l’Environnement