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Appel à contribution – N°5 Revue Pluridisciplinaire Africaine de l’Environnement

Thème: « La RSE et les activités extractives en Afrique ».

La cinquième édition de la Revue Pluridisciplinaire Africaine de l’Environnement éditée par l’association Jeunesse Africaine pour l’Environnement est consacrée à la pratique de la RSE dans la gouvernance extractive durable en Afrique, et sera publiée en Avril 2022.

Face à l’émergence du concept du développement durable et la prolifération des multinationales dans les pays en développement par rapport à leurs devoirs envers les parties prenantes, la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) peut être un ferment de développement communautaire dans les économies en développement et dès lors s’affirme comme une réponse à l’amélioration du bien-être social des populations riveraines qui sont négativement impactées par les activités productives des grandes entreprises.

La transition progressive du secteur minier vers le développement durable grâce aux actions réciproques des principales parties prenantes – État, entreprises minières et populations – et la redéfinition des cadres de gestion président au développement des projets miniers dans les États en Afrique. Le présent appel s’intéresse à la rencontre entre RSE et la promotion du développement durable dans le secteur minier en Afrique.

Cet axe de la contribution porte également sur l’intégration des conditions de durabilité dans l’exploitation des ressources minières. C’est une réflexion qui se situe dans un espace de plus en plus complexe où le discours sur les enjeux économiques de l’exploitation des ressources minières n’exclut plus l’impérative (re)considération de l’intégration des enjeux environnementaux, économique et sociaux dans la pratique extractive.

Certains États africains, au travers notamment leur code minier, ont décidé de « privatiser » le secteur minier, c’est-à-dire de déléguer la mise en valeur de ses ressources minières à des compagnies privées étrangères en se gardant le soin de réguler et de contrôler de loin cette gouvernance minière. Les nouvelles modalités de gestion des ressources minières prennent la forme d’un « gouvernement indirect privé » où la délégation au d’intermédiaires privés, les entreprises étrangères est l’une des modalités de construction et de renforcement de l’État régulateur. Ce mode de gouvernement aboutit à une gestion par enclave des ressources minières et multiplie les interactions entre entreprises privées et pouvoir public. Ce modèle de privatisation du secteur minière s’inscrit dans la transformation des capacités régulatrices de l’État: l’érosion de ces capacités peut paradoxalement entraîner le (re)déploiement de l’État.

La (ré) découverte d’importants gisements au cours des dernières années a déclenché une nouvelle dynamique et une nouvelle politique de mise en valeur du territoire. Inspirée de l’économie concessionnaire coloniale, elle s’est traduite par l’arrivée d’une foule d’investisseurs étrangers qui s’activent désormais dans les différents sites pour l’« or » et le « diamant ». L’immensité des revenus générés par le secteur des industries extractives constitue de ce point de vue une aubaine pour les dirigeants. Ils peuvent ainsi s’armer contre les menaces internes de subversion et, s’assurer la clientèle nécessaire à la pérennité aux affaires. Au nom d’une souveraineté et d’une raison d’État taillée sur mesure, les ressources minières servent à renforcer la perversion de l’intérêt de l’État au bonheur de l’intérêt des princes machiavéliens d’un autre genre.

Aussi la collusion des intérêts de certains groupes au sein de l’État avec les industries extractives a permis la dégradation du tissu sécuritaire, comme le démontrent Nain Kuma et Philippe Copinschi. L’État s’est retrouvé contraint d’ouvrir un espace de participation pour les acteurs privés. Cette ouverture verra la création d’une commission de révision de la législation sur les libertés publiques dans certains pays. Cependant, si tous ces domaines font problème, c’est moins parce que les industries extractives sont synonymes de supplice ou parce qu’elles brillent par leur opacité. Il faut certainement ajouter à ces maux le déficit de transparence selon les explications apportées par Ariel Susan Aaronson; mais s’appesantir sur la problématique environnementale qui semble s’installer au passif des différents auteurs qui recherchent les causes explicatives des malheurs de ce secteur reste une perspective nouvelle.

Nous situons notre analyse dans l’espace complexe dans lequel le discours sur les enjeux économiques de l’exploitation des ressources minières en ces temps de mondialisation prend inévitablement en compte la question de la (re)considération et l’intégration des enjeux environnementaux et sociaux dans la pratique de cette activité. Ces considérants posent sommairement la problématique de la RSE et de la gouvernance minière durable. Autrement dit, dans quelle mesure appréhender ces enjeux dans la construction du développement durable en Afrique ?

Ce projet se veut multidisciplinaire (droit de l’environnement, droit international, sciences économiques, science politique, sociologie…) compte tenu des enjeux multidisciplinaires qui recoupent la question de la rencontre entre RSE et la promotion du développement durable dans le secteur minier en Afrique. Les propositions d’articles multidisciplinaires sont donc les bienvenues.

Date de publication: Avril 2022.

Pour nous écrire: contact@association-jae.com.

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